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QUAND LE GENDARME RIT, TOUTE LA GENDARMERIE

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Message  Admin Mer 21 Mai - 10:29

Insistons d’abord sur la manière dont « UT1mag » se présente à nos yeux : couverture couleur, pour mieux faire comprendre que, la diversité culturelle à l’arsenal, on connaît : en effet cent petites tronches déclinées sur le mode photomaton, des clichés policiers et policés où les nationalités se mélangent, la faculté de droit et d’économie, c’est le grand métissage, c’est l’université de demain, d’ailleurs un article à l’intérieur dudit journal, ne manquera pas de rappeler « Loi LRU, les premiers changements », autant dire qu’ils sont impatients.

Mais plus qu’une simple esthétique, ou choix d’une première de couv’ qui veut que le lecteur se sente con-cerné, puisque c’est son petit camarade qui aura droit à la parole dans ce numéro 100, on ne peut s’empêcher de faire le lien, entre cette exposition d’une foule identifiée et le discours que le président de la faculté affirme dans son édito. En guise de bonne année 2008, qu’il souhaite à l’ensemble de la communauté universitaire, le président n’hésite pas à rappeler qu’à l’arsenal « le pire » a été évité et qu’il en félicite « les syndicats et association étudiants » qui ont empêché que le que le « pire » ne se produise, comme partout ailleurs en France. Entendons derrière cela, évidemment, les piquets de grèves tenus par des « éléments extérieurs à notre université », des « semeurs de troubles », ceux qui n’auraient pas saisi l’idée d’ « un service public bien compris », ou encore ceux qui ne fonderaient pas leur analyse de la loi sur une « critique raisonnable », lance sans plus d’ambages le président Roussillon.

On voit alors bien ce que la première de couverture du journal veut dire : c’est la réponse à l’indiscernable, à la masse non identifiée, aux « semeurs de troubles ». Le langage photomaton contre le cri archaïque d’une lutte. Le lien est direct et ne cessera d’être confirmé dans l’accumulation d’interviews-portraits tout au long du journal, cent individus causant, autant communicant, mais dont aucun ne sortira collectif. Les uns et les autres communiquent leur joie de « faire partie » de cette faculté exemplaire, dans le sens où celui qui communique a d’abord quelque chose à défendre, à vendre, à commencer par lui-même.

Ainsi d’abord un journal communicationnel, d’identité à identité comme négation du collectif grégaire, pour la formation de l’équipe, de l’ « escadron » de combat lancé à la conquête du marché où à la valeur marchande de chacun.

Ce qui nous amène directement au point culminant d’ « UT1 magazine », page 19, où l’on peut lire l’article s’intitulant « Nos étudiants au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie ». « Au programme, la présentation de la véritable université du maintien de l’ordre » : le concept est forgé, et tout l’article va l’illustrer avec brio. Ce dernier est écrit par A. Mandeville, professeur de sciences politiques à UT1, qui s’insurge devant le fait que l’ « image la plus répandue des universitaires est celle d’intellectuels cantonnés dans les amphithéâtres, bureaux et autres salles de cours. », face à cela elle réplique que non, que, elle, par exemple, se rend « régulièrement dans diverses unités militaires et de sécurité, accompagnée de (ses) étudiants ».

Rappelons : l’article est écrit sous la rubrique : « Orientation – insertion », sous-partie « Sur le terrain ». Dans ce dernier, on peut lire ce qui suit : « les étudiants du diplôme universitaire de Droit pénal international et d’analyse des conflits ont été reçus en visite au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie », là-bas, « approche conceptuelle et doctrinale du maintien de l’ordre et de l’intervention professionnelle » dans la véritable « université du maintien de l’ordre ».

Dans cette dernière les étudiants se sont vus faire eux-mêmes, des « descentes en rappel, franchissement de balcons, échelle spéléo (..) vêtus de treillis et chaussés de rangers, Ces étudiants ont pu toucher du doigt le coeur du métier de gendarmes mobiles ». Face à ces exercices, les « instructeurs de cette école de la rusticité ont vu la totalité des étudiants d’Anne Mandeville, leur professeur en tête, franchir l’ensemble des obstacles ! », et l’auteur de rappeler que « l’émotion et surtout les gaz lacrymogènes ont fait couler bien des larmes » et qu’après cela « l’après midi passée en amphithéâtre a été rude ».

Qu’on ne vienne pas dire au professeur de sciences politiques de l’Arsenal que ses étudiants sont des intellectuels cantonnés dans les amphis et les bureaux de la Faculté, non, dès maintenant cette dernière a intégré dans son fonctionnement ces nouveaux parcours de professionnalisation. La grande université de l’échange des savoirs et de la connaissance se rend bien compte qu’aujourd’hui, pour répondre aux exigences du monde du travail, il faut inventer de nouveaux cursus, de nouveaux réseaux, et ceci non comme des « sorties », mais bien comme l’intégration de ces parcours dans le corps même de la Faculté, qui n’a plus peur de voir son nom à côté du maintien de l’ordre. Un tel journal, dans sa présentation comme dans son contenu, au moment précis où il paraît, nous semble être une véritable alerte, si bien que nous avons tenu à vous rendre connus ces « faits d’armes ».

Cet article s’accompagne d’une réponse ironique que nous ne publions pas ici, mais visible dans le numéro 1 du Monde des Pires, page 7



gabriel

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